Mission du mois de juillet 2013 (Rachel DESCHAMPS)
Mission du mois de juillet 2013 Chef de projet prévention en milieu scolaire
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Cette mission, du mois de juillet 2013, s’est inscrite dans la continuité de celle menée au
mois d’avril 2013 qui consistait à poser la première pierre du plan de prévention du diabète
en milieu scolaire.
Objectif principal : Dans le programme global de lutte contre le diabète, sensibilisation et prévention en milieu scolaire pour promouvoir une meilleure alimentation et hygiène de vie.
3 volets dans ce projet :
Elaboration d’un Manuel scolaire visant à intégrer la nutrition dans les programmes scolaires béninois en collaboration avec l’INFRE* et les enseignants des écoles pilotes.
Développement de jardins pédagogiques dans les 5 écoles primaires pilotes du Plateau.
Développement des cantines scolaires afin d’assurer l’équilibre alimentaire et la promotion de l’hygiène dans sa globalité, ceci dans le but d’intégrer les directives du ministère de la santé en matière d’hygiène, à savoir brossage des dents, lavage des mains….
Le développement des jardins pédagogiques et des cantines s’inscrit dans le cadre précité et permet de développer une prise de conscience précoce chez l’enfant quant à la nécessité de consommer une alimentation variée et adaptée. Cette approche pragmatique permet de mettre l’apprenant en situation réelle d’apprentissage.
La conception d’un Manuel permettra de donner à notre projet une dimension pédagogique, élément indispensable à la pérennisation de cette action de prévention. C’est ce qui différencie le Lions Clubs International des autres ONG qui interviennent dans ce domaine. En effet, aucune des initiatives concernant les cantines ou les jardins ne relèvent de la pédagogie ; la visée étant uniquement alimentaire, aucune implication éducative n’est proposée.
Historique mission Avril 2013
Un travail de préparation et de concertation avec l’équipe du groupe nutrition et prévention en milieu scolaire avait été préalablement élaboré afin de préparer la mission du mois d’avril.
Nos objectifs étaient les suivants :
Prendre contact avec l’Education Nationale Béninoise pour présenter le projet (ébauche du manuel).
Prendre contact avec les chercheurs de l’INFRE*.
Prendre contact avec les équipes pédagogiques des écoles pilotes retenues.
4 écoles ont accepté de s’impliquer : Adjaouéré, Kpankou (Kétou), Ifangui et Sakété.
Prendre contact avec des nutritionnistes locaux afin d’obtenir le guide alimentaire du Bénin ainsi que la pyramide correspondante. Ce guide « en gestation » depuis quelques années n’était toujours pas paru au mois d’avril, parce que non encore validé.
A l’issue de cette mission, les premiers jalons avaient été posés et un travail effectif avait pu être lancé notamment avec l’INFRE et les équipes pédagogiques séduites par le projet. Il fut donc aisé d’obtenir leur engagement visant à initier une démarche de prévention. Les premiers travaux de rédaction de séquences pédagogiques avaient pu alors débuter et ceux-ci m’étaient parvenus au cours du mois de mai conformément au calendrier déterminé.
Désormais, il nous fallait travailler au développement des jardins pédagogiques et des cantines.
Les Jardins pédagogiques
Axe 1
Développer un partenariat avec le lycée agricole d’Adjaouéré et l’ENSTA* de Kétou sous forme d’un tutorat visant à accompagner les élèves dans leur démarche.
Implication du CETA* et de l’ENSTA*
Déterminer la superficie des jardins.
Définir les types de culture à mettre en place en partant la consommation courante.
Spécifier les modes de culture et les modes de préparation.
Elaborer des fiches déterminant la valeur nutritionnelle des produits cultivés.
Elaborer un dossier pédagogique (fiche de conduite, fiche de culture et dossiers pédagogiques permettant aux élèves de suivre leurs travaux).
Définir le tutorat.
Proposer un devis pour assurer la mise en œuvre de ces jardins (outils, clôtures….).
Axe 2
Implication des communes
Dans les cinq communes du Plateau impliquées, il est indispensable de prévoir des lopins de terre à destination de ces jardins. A ce titre, un certain nombre de problématiques doivent être évoquées :
Qui fournit ces lopins de terre : Communes ? Parents ?
Où se procurer les semences ? Quelle quantité ? Qui les fournit ? Prise en charge financière du coût d’achat ?
Approvisionnement en eau.
Une évaluation (calendrier à déterminer).
Création d’un groupe communale de responsables assurant le suivi de ces jardins.
Axe 3
Les directeurs d’écoles et les parents d’élèves.
Préalable: Il est indispensable de motiver les parents d‘élèves tant dans la gestion que dans l’appropriation de ces jardins afin qu’ils adhèrent au projet et qu’ils en comprennent le sens.
Implication des parents dans la culture de ces jardins (organisation de réunions et création d’associations de parents d’élèves)
Cette démarche devra être également menée auprès des enseignants afin qu’ils puissent prendre part au projet et l’intégrer dans leur démarche pédagogique (séquences devant
être intégrées dans les curriculae).
Une information/formation devra être mise en place au sein des équipes
enseignantes = Rôle du tutorat.
Désigner un enseignant référent + élèves responsables + parents
En conclusion, Ces jardins /champs pédagogiques existent déjà dans le cadre du programme PAM*. Toutefois, ce développement devra faire l’objet d’un accompagnement à caractère pédagogique à destination de l’ensemble des intervenants.
Une évaluation dont le protocole devra être défini par le Comité Responsable de chaque commune sera mise en place et donnera des indicateurs concernant ces jardins.
Ø Indicateurs (nombre de cultures, implications des familles, des enseignants,……).
NB : La commune de Pobé ne s’est toujours pas impliquée pour ce qui est de la réalisation des jardins. Nous sommes cependant confiants quant à leur volonté de développer cette démarche préventive dans la mesure où une seconde maison du diabète est en cours de construction. Le maire de Pobé a répondu à notre invitation le jeudi 24 juillet 2013, ce qui laisse à penser que les actions vont se mettre en place dans les meilleurs délais.
Réunion de mise en place des jardins pédagogiques
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L’ensemble des acteurs est réuni. Explication du projet.
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Les cantines scolaires
Les acteurs
Le LIONS Club COMMUNES
CANTINES SCOLAIRES |
PARENTS
Les cantines scolaires doivent permettre d’assurer aux enfants un repas sain, équilibré et varié, une fois par jour voire deux fois. Si l’on s’en tient aux us et coutumes, les écoliers arrivent le matin sans avoir pris un repas. Cette situation génère des problèmes tant au niveau de la santé que de l’apprentissage (bâillement, endormissement, baisse d’attention, manque de concentration,…..). Le développement tant physique qu’intellectuel dépend d’une bonne alimentation qui assure vitalité et réussite. C’est une économie à long terme.
D’un point de vue plus sociologique, la mise en place de cantines devrait induire une augmentation du taux de scolarisation, y compris chez les filles et le maintien des enfants dans le système éducatif.
Au Bénin, il existe différents types de cantines :
Les cantines gouvernementales (entièrement prises en charge et subventionnées par l’état)
Les cantines mises en place dans le cadre du programme PAM*, elles sont au nombre de 400 environ et financées par le plan PAM*, les familles, et le FAO*
Les cantines privées entièrement financées par les familles.
Les cantines « Fast-Track » environ 550.
Ø L’exemple des cantines PAM
Objectif : Aide alimentaire uniquement.
Ce programme est activé en priorité dans les zones rurales du Bénin souffrant d’insécurité alimentaire et où les enfants présentent ou sont susceptibles de présenter des troubles du développement (crétinisme, rachitisme, malnutrition, goitre, dénutrition aigue modérée…)
Organisation : Un panier est distribué à chaque bénéficiaire pour le déjeuner et dans les cantines les mieux gérées, le petit déjeuner est fourni.
Constitution du panier : Maïs (glucides et fibres) 75g
Niebe ou pois jaunes (protéines végétales) 30g
Huile enrichie à la vitamine A 10g
Sel iodé pour pallier les carence en iode 3g
Riz (glucides lents) 75g
Les aliments du panier de base sont fournis par le programme PAM, l’apport en fruits et légumes pour compléter ce menu est fourni par les champs et jardins potagers cultivés à proximité des écoles par les élèves et les parents.
Le coût d’un tel panier est évalué à environ 150 FCFA par élève (0.25€). Dans le programme PAM, le coût restant à la charge familles est de 25 FCFA.
Les recettes ont été élaborées à partir d’une recherche exploratoire, en utilisant les mets locaux proposés par les familles. Ces plats ont été adaptés en termes de cuisson et de préparation afin de les rendre plus équilibrés. L’objectif étant d’en reproduire la fabrication au niveau familial.
Gestion des cantines : un comité de gestion composé de parents, enseignants, directeurs, nutritionnistes permet d’assurer la fabrication des mets, la gestion des stocks et de surveiller la qualité des menus…..
Pour assurer ce type de fonctionnement collectif, il est nécessaire d’impliquer l’ensemble de la communauté.
Pour les cantines les plus performantes, on note une implication importante et quasi constante des parents qui en assurent le suivi, l’entretien et octroient l’autorisation aux écoles de cultiver les champs emblavés qu’ils ont mis à disposition.
Dans les autres cas, ce sont les communes qui accordent un morceau de champ et fournissent les outils.
Problématiques :
Pour que ce type de cantines puisse être installé dans les 5 communes pilotes, il faut répondre aux critères suivants :
Disposer d’un champ ou d’un jardin scolaire (relevant du domaine de l’école).
Disposer d’un local afin d’assurer le stockage des denrées non périssables.
Disposer d‘un local aménagé afin d’assurer la cuisine, le nettoyage ainsi que la restauration des élèves (foyer amélioré, point d’eau, armoire de rangement des couverts et ustensiles).
Créer une équipe de gestion = cuisinière, intendant, hygiène…..
Assurer la source d’approvisionnement de ces cantines en aliments de façon à prévenir l’insécurité alimentaire.
Assurer l’approvisionnement en semences.
Elaborer un cahier des charges.
Prévoir dans les budgets des communes une ligne. Un engagement Lions est prévu au démarrage avec un retrait progressif pour en assurer la pérennité.
Conclusion
--> Jardins pédagogiques
A ce jour, nous pouvons affirmer que le démarrage des jardins est lancé. Tous les points ont été traités et les acteurs concernés sont impliqués dans chacun des domaines énoncés. Grâce à la collaboration très active et enthousiaste du Lions Club de Sakété la Lumière, certains freins ont été levés et nous sommes désormais assurés du suivi local du projet et du respect du calendrier fixé.
Réunion avec les membres du club Sakété la Lumière le dimanche 21 juillet 2013 à Porto Novo
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--> Les cantines scolaires
A ce jour, nous sommes en attente d’une étude déterminant la faisabilité du projet. Une réunion avec les maires des 5 communes a eu lieu le jeudi 24 juillet 2013 et des devis devraient nous parvenir. Nous avons largement insisté sur le caractère indispensable de ces cantines si l’on veut prévenir cette maladie à long terme. C’est un enjeu de santé publique qui s’inscrit dans le plan de lutte contre les maladies non transmissibles élaboré en 2007 par le Professeur Houinato, réécrit en 2013, et approuvé par Mme le Ministre de la santé. A notre plus grande satisfaction, l’ensemble des collectivités locales est partie prenante dans cette construction et a pris l’engagement de répondre favorablement à cet ambitieux projet.
Réunion avec les maires des 5 communes le 23/07/2013.
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---> Le Manuel scolaire
L’élaboration du manuel est plus complexe, il devrait s’agir d’un fascicule qui serait vraisemblablement présenté sous la forme d’un cahier de travaux pratiques. Nous avons rencontré le directeur de cabinet adjoint du ministre de l’enseignement primaire et maternel qui nous a assuré de son soutien. Le travail mené en collaboration avec l’INFRE est fructueux. Il nous faut maintenant obtenir les données nutritionnelles afin de poursuivre son élaboration.
Nos entretiens avec les nutritionnistes locaux nous ont permis de prendre connaissance des différentes études existantes, très enrichissantes notamment pour l’élaboration de la démarche pédagogique. Le guide alimentaire et la pyramide correspondante devraient nous parvenir dans les premiers jours de septembre, nous permettant ainsi de l’intégrer au manuel.
La rédaction de séquences pédagogiques et l’élaboration d’exercices se poursuit. Plusieurs séances de travail avec les équipes enseignantes ont déjà eu lieu. Le fruit de leurs travaux devra être soumis à l’INFRE.
Quoiqu’il en soit et je terminerai là mon propos, il sera indispensable d’organiser une réunion interministérielle ayant le double objectif d’adapter cet ouvrage aux programmes béninois en vigueur et de convenir du contenu définitif avant d’envisager toute diffusion.
École de Sakété Réunion avec les enseignants et le directeur.
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École d’Adja Ouéré Réunion avec les enseignants et le directeur
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Abréviations :
INFRE : Institut National de Formation et de Recherche en Éducation.
CETA : Centre d’Enseignement Technique Agricole
ENSTA : École National Supérieure des Techniques Agricoles
PAM : Plan Alimentaire Mondial
FAO : Food and Agricultural Organization (Organisation des Nations Unies pour l’alimentation)
Laroche Saint Cydroine, le 8 Août 2013
R.Deschamps
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