TRIANGLE D'OR BENIN

TRIANGLE D'OR BENIN

Mission août 2013 (P. ETIEVANT)

Du 15 au 25 Août 2013.

 

Ca y est.

J’y suis… après une année de préparation, de réflexion, de moments de découragement et d’espoir, de déconvenues et de bonnes surprises j’ai enfin réussi, avec l’aide précieuse de Christian Ouvrard et de Marguerite Thura mais aussi de Denis Lorient et de Benoit Berger, professeur au lycée de Fontaines, à organiser ma mission au Bénin. Comme pour Mike parti avant moi, c’est une forte appréhension liée à ma vision du climat, des moustiques et des pathogènes véhiculés par l’eau et les aliments qui m’accompagne les jours précédents et les premiers jours du séjour, mais aussi a contrario l’obligation d’aller de l’avant pour ne pas décevoir Hubert Thura qui m’a fait confiance et mettre en place le stage de trois étudiants GLEN GéCo qui se sont portés volontaires à notre proposition et bénéficient d’une bourse européenne.

 

Cette proposition consiste à identifier les freins à la production et à la mise à disposition des populations pauvres du « plateau » de fruits, de légumes et de légumineuses et autres végétaux riches en protéines de qualité. Ce volet « agriculture » s’articulera donc naturellement avec les volets d’information et de formation de la population et des personnels médicaux sur le rôle que peut jouer une alimentation adaptée  pour atténuer les effets du diabète ou prévenir cette pathologie, volets sur lesquels travaillent depuis une bonne année Jacotte Rigneault et Rachel Deschamps pour ne citer qu’elles.

 

Après une arrivée tardive avec Marguerite et Rachel et une nuit dans cette « fameuse » maison du diabète tant vue en photo et enfin touchée du doigt, je les quitte pour, rejoindre à une bonne heure de route et de piste de là, le lycée agricole d’Adja Ouéré où m’attendent depuis 2 jours mes trois étudiants Karla (Berlinoise), Grégor (Gantois)  et Christian (le local et agronome de l’étape),

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mais aussi Simplice Gnansounou, professeur et responsable de l’exploitation du lycée, sans qui rien n’aurait été possible. Son investissement et le soutien apporté par le proviseur Ibrahim Moumouni ont été sans faille au cours de cette mission.

 

Sans entrer dans les détails je dirai simplement que l’accueil a été très chaleureux et Simplice très prévenant et attentionné. La principale difficulté a été l’isolement de ce lieu (Pobé est à 9km de piste ce qui fait beaucoup pour un vieux Lions, même chaussé de Pataugas) et donc de possibilité de ravitaillement. J’ai eu le plaisir de retrouver au lycée les professeurs et les élèves qui étaient venu en France en septembre l’année dernière et avec qui nous avions organisé deux journées de rencontre avec les LIONS.

 

Mon travail a été d’abord d’expliquer le Lionisme à ces jeunes venant d’horizons très différents et le pourquoi de l’action « Triangle d’Or au Bénin ».  Simplice nous a ensuite familiarisé en quelques jours, au travers de visites d’exploitations agricoles dont celle du Lycée, aux productions locales comme l’amarante, la grande morelle, le crin-crin, le basilic africain et bien d’autres…

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Nous avons ensuite conçu une enquête afin d’identifier au mieux les productions locales sur les cinq communes du département du plateau (pas de données disponibles), les itinéraires agricoles suivis, les cycles de production et les freins à ces productions. J’ai pu préparer au cours de mon séjour de 10 jours les tableaux informatiques permettant la saisie journalière des données correspondant à 18 questions identifiées et leur traitement ultérieur pour que les résultats puissent être interprétés visuellement sous forme de graphiques.

 

Le choix des villages témoins (17) a été fait en se basant sur les résultats de l’enquête 2012 de Jacotte dont j’ai pu avoir communication des données brutes par Dominique Archambault. Les rencontres se sont effectuées dans 104 exploitations différentes identifiées par Simplice avec l’aide de chef des villages.

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Je n’y ai pas participé car elles ont eu lieu les dernières semaines après mon retour en France. J’en ai déjà reçu tous les résultats que je traite à petite dose en contact avec Adja Ouéré depuis ma maison du Jura.

 

J’ai parallèlement établi des contacts très fructueux avec l’Association des Jeunes Agriculteurs Modernes (AJAM), constituée d’anciens élèves du lycée très dynamiques, possédant des exploitations très bien tenues et ayant le génie de l’utilisation combinée de toutes les ressources de leur exploitations pour produire mieux (agriculture plus propre) et plus (durée de production allongée, rendements meilleurs). Leur volonté d’aider les autres agriculteurs à faire de même et leur désir de faire reconnaître la qualité de leurs produits en fond des acteurs potentiels incontournables de notre action.

 

J’ai également rencontré le responsable de la seule AMAP existant au Bénin, distribuant des produits maraîchers et des fruits de qualité sur Porto Novo et Cotonou. Cette AMAP existe depuis 10 années et se porte bien. J’envisage d’utiliser cette expérience de distribution d’aliments frais en circuit court pour améliorer l’accessibilité aux fruits et légumes sur le plateau. Nous avons donc là un deuxième acteur potentiel de notre action prêt à nous aider par de la formation et de l’expertise en auprès des agriculteurs de l’AJAM pour commencer.

 

Enfin, nous je me suis intéressé aux graines utilisées par les producteurs, car une amélioration des rendements et une limitation des pesticides passe aussi par l’utilisation de plants résistants et adaptés. J’ai donc là encore rencontré et identifié un sélectionneur local qui commercialise des graines pour le maraîchage. Son activité pourrait être couplée à l’initiative de créer des jardins pédagogique dans les écoles et développée en faveur des exploitants situés dans le département du plateau.

 

D’autres contacts sont actuellement pris par Simplice, notamment avec l’Université de Abomey Calavi et l’école supérieure d’agronomie de Kétou, où des travaux sont effectués sur l’utilisation de co-cultures permettant de limiter l’utilisation de pesticides par une lutte biologique de maladies communes.

 

Le bilan de toutes ces actions sera fait d’ici la mi-octobre, date de remise par les stagiaires de leur rapport. Nous analyserons alors ce bilan avec les Lions de la commission agriculture et avec les professeurs des lycées de Fontaines et de Adja Ouéré afin de proposer une ou des actions prioritaires pourraient être menées au cours de l’année 2014 afin de tendre vers notre objectif premier d’améliorer l’accessibilité aux fruits et légumes pour les populations pauvres.

 

Ceci nécessitera sans doute une nouvelle mission de ma part, mission que j’aborderai avec plus de sérénité, d’expérience et de connaissance des acteurs et du terrain.

 

Pour terminer j’aimerais dire que bien des clichés attachés à l’Afrique noire se sont révélés à moi inexacts et j’ai découvert au Bénin l’exactitude dans la tenue des rendez-vous, l’organisation professionnelle, la conscience de la responsabilité, la persévérance dans les actions. Autant d’éléments et de qualités qui devraient être des gages de succès de la poursuite de nos actions.

 

Patrick



26/08/2013
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